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intelligence artificielle Du 11 au 14 juin 2025, le Salon Viva Technology a réuni plus de 100 entreprises françaises dédiées à l’innovation technologique, à Paris. Parmi elles, la start-up WhiteLab Genomics y a présenté ses solutions utilisant l’intelligence artificielle pour accélérer et optimiser le développement de la médecine génomique. Son cofondateur, David Del Bourgo, explique en quoi la mission de WhiteLab consiste.

L'intelligence artificielle, révolution de la médecine de demain ?

C’est l'objectif de WhiteLab Genomics, une start-up francilienne soutenue par la Région Île-de-France présente au Salon Viva Technology en juin 2025, qui ambitionne de transformer la thérapie génique grâce à une plateforme capable d’analyser des millions de données biologiques et de simuler des traitements.

Crédit photo : © WhiteLab Genomics

Rencontre avec David Del Bourgo, le co-fondateur de WhiteLab Genomics

Pourquoi l’intelligence artificielle est-elle essentielle en médecine génomique ? 

David Del Bourgo : WhiteLab Genomics a été créée en 2019 avec un objectif : faciliter le travail des scientifiques face à l’immensité des données et publications scientifiques. Notre mission est de leur fournir une plateforme qui exploite l’intelligence artificielle pour analyser ces données, simuler des traitements et identifier les combinaisons les plus prometteuses de thérapies ADN ou à ARN ciblées selon la maladie.

Comment fonctionne votre technologie ? 

D.D.B : Même si cela peut sembler complexe, le principe est assez simple. Les médicaments que nous créons utilisent des molécules biologiques comme l’ADN ou l’ARN (similaires à celles utilisées dans les vaccins contre le COVID) pour réparer les cellules défectueuses et traiter les maladies. Ces molécules, injectées dans le corps, sont encapsulées dans une sorte de « véhicule » thérapeutique – appelé vecteur biologique – et transportées directement au sein des cellules malades. Grâce à notre plateforme, nous réalisons des simulations sur ordinateur – in silico – pour identifier les meilleures combinaisons moléculaires et concevoir les vecteurs les plus efficaces. C’est un peu comme faire des simulations pour concevoir une voiture avant de la produire dans la réalité : on teste, on améliore et on optimise. 

Pouvez-vous donner un exemple concret ?

D.D.B : Prenons le cas de l’œil humain. La thérapie génique offre de grandes perspectives pour soigner les maladies de la rétine, qu’elles soient dues à des anomalies génétiques ou à la dégénérescence des tissus. Avec l’Institut de la Vision et ADLIN Science, nous avons développé un projet appelé GEAR qui vise à révolutionner la recherche en ophtalmologie grâce à l’intelligence artificielle. Notre plateforme doit identifier la « porte d’entrée » des cellules rétiniennes, c’est-à-dire le récepteur spécifique situé à la surface d’une cellule de la rétine. Ensuite, nous allons concevoir un « véhicule » capable d’utiliser ce récepteur précédemment identifié pour se rendre à la bonne adresse, c’est-à-dire la cellule responsable de nombreuses pathologies. Autrement dit, notre travail consiste à trouver comment faire entrer le traitement dans les bonnes cellules de la rétine pour qu’il soit efficace et sûr. L’intelligence artificielle nous permet de faire de nombreuses simulations et d’accéder plus rapidement aux solutions recherchées.

Quels sont les bénéfices des solutions WhiteLab pour la recherche ? 

D.D.B : Nos solutions permettent non seulement de réduire de moitié les délais de recherche et développement, de 6 à 3 ans, mais aussi de générer des propositions de médicaments plus efficaces jusqu’à 10 000 fois plus performants que les standards.  WhiteLab permet aux laboratoires pharmaceutiques de gagner du temps – encore plus précieux lorsqu’on en manque – et de l’argent. 

Qui sont vos partenaires ?

D.D.B : Notre réseau est vaste : entreprises pharmaceutiques, biotechs, laboratoires académiques, instituts de recherche, incubateurs... Nous travaillons notamment avec l’ART-TG (Inserm US35) et l’Accélérateur de recherche technologique en thérapies géniques. Ensemble, nous optimisons les vecteurs viraux qui sont essentiels au bon transport du matériel génétique dans les cellules. Plus le vecteur est précis et efficace, plus la thérapie a de chances de réussir. Notre plateforme permet de modéliser ces vecteurs en amont pour les rendre plus performants.

Quel soutien vous apporte la Région Île-de-France ? 

D.D.B : La Région Île-de-France nous aide à plusieurs niveaux. C’est un partenaire stratégique pour nous. Grâce aux dispositifs PM’up, Innov’up et Île-de-France Leader Bioproduction, nous avons pu développer nos technologies d’analyse biologique. Dans le cadre du Plan France 2030, la Région cofinance avec l’État le projet GEAR pour faire de la France un leader européen des biothérapies innovantes. Au-delà du financement, elle nous accompagne dans la structuration de l’écosystème TechBio. En février, nous avons cofondé avec France Biotech, France Deeptech et Future4Care une alliance pour renforcer la filière française. 

Qu’attendiez-vous de Viva Technology ? 

D.D.B : Viva Tech, c’est l’occasion de présenter les bénéfices de l’intelligence artificielle dans le développement de traitements accessibles, plus ciblés et moins coûteux. Notre technologie s’applique à de nombreux domaines : œil, muscles, sang, foie, poumons… Elle ouvre la voie à des traitements pour des maladies longtemps considérées comme incurables : Parkinson, Alzheimer, glioblastome ou cancers cérébraux. C’est aussi une véritable vitrine pour présenter nos partenariats, nos projets et notre implantation récente aux États-Unis, un pari ambitieux que nous avons relevé en seulement 18 mois.

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